Coup d’État sur l’audiovisuel français

Publié le par Duke

Je vous mets içi en copie un article  paru sur AlterInfo le 28 novembre 2008, concerant les reformes de l'audiovisuel public. 

Les journalistes français tombent au chômage comme les feuilles tombent en automne et laissent planer sur mon cœur comme une torpeur non monotone. Cette année, le journaliste français Richard Labévière est bâillonné pour avoir fait son travail et même viré à cause de ses amitiés arabes et gaullistes qui ne font plus bon ménage avec le pouvoir central de L’UMP. Grégoire Deniau est aussi chassé de France 24 pour avoir autorisé un débat public sur les attentats du 11 septembre. La France et ses Droits de l’Homme sont bien en dessous de leur prétention, et démontre que letotalitarisme rime avec centralisme.

La dramaturgie journalistique actuelle ressemble en tous points au triangle des Bermudes pour des raisons d’État. Nous le savons, mais nous ne pouvons en parler par peur de représailles et d’accusation de négationnisme et d’antisémitisme, arme ultime du totalitarisme. Nous sommes tous des otages de l’information. Allons-nous devenir tributaires des plumes pavloviennes qui excusent tout en justifiant les changements politiques de notre pays. La loi sur l’audiovisuel vient de parachever la prise de pouvoir de la nationalisation des rédactions comme une vulgaire banque vendant ses subprimes au gouvernement.

Sans opposition la France se meurt, sans opinion la France se tait et sans journaliste la France ne se raconte plus, elle se vend à celui qui paye le mieux en budget publicitaire. La censure d’État stimulée par les cabinets d’experts en marketing va nous imposer sa vision des choses. Le putsch du service audiovisuel public français vient de commencer.

Jean-François Copé a suivi des séminaires de formation du New Public Management aux États-Unis, et défend en matière budgétaire le benchmarking c’est-à-dire l’approche comparatiste des pratiques internationales performantes. Et bien ce qui marche pur les USA n’est pas non plus la solution pour la France.

Je vous laisse le soin de vous informer en prenant note de ce texte.

Tout ce que la loi va changer sur l’audiovisuel 
Le Parisien 25.11.2008, 07h00

HIER À 17 HEURES, plus de 400 amendements, émanant de députés de droite comme de gauche, avaient été déposés en prévision des débats qui s’ouvrent cet après-midi. Ils doivent aboutir à ce qu’il est convenu d’appeler la plus grande réforme de l’audiovisuel depuis vingt ans. Si l’essentiel de ce que contiendra la loi est déjà connu, certains amendements, s’ils sont adoptés, auront une portée bien plus que symbolique.

 Des soirées qui commencent plus tôt

A partir du 5 janvier, les antennes de France Télévisions ne diffuseront plus de publicités entre 20 heures et 6 heures du matin. Le modèle économique de l’entreprise publique s’en trouve chamboulé, et, par ricochet, les prime times de France 2, France 3, France 4 et France 5 débuteront à 20 h 35. À partir de 2011, il n’y aura plus du tout de publicité, même en journée.

Le financement par des taxes 
La redevance va être indexée sur l’inflation, et les chaînes privées seront taxées. Jusqu’ici, il était question de leur réclamer 3 % de leurs recettes publicitaires. Mais un amendement déposé par le rapporteur de la loi, Christian Kert, propose d’abaisser ce seuil à 1,5 %, au moins la première année. La taxe de 0,9 % du chiffre d’affaires des entreprises de téléphonie et des fournisseurs d’accès à Internet ne devrait pas, elle, évoluer.

Les présidents nommés par l’État 
Le mode de nomination de tous les présidents de l’audiovisuel public (France Télévisions, Radio France et l’audiovisuel extérieur) ne dépendra plus du seul Conseil supérieur de l’audiovisuel, mais du président de la République « après avis conforme du CSA ». Des députés de la majorité souhaitent encadrer le futur pouvoir de révocation du chef de l’État. Ce dernier pourrait avoir à recueillir, en plus de l’avis du CSA, celui des deux Assemblées. De son côté, l’opposition reste déterminée à amoindrir ce qu’elle appelle le « pouvoir discrétionnaire » du président en proposant de réformer le CSA de façon à s’assurer d’une meilleure équité politique.

Les minorités mieux représentées 
Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP, mais aussi Jean-François Copé et Christian Kert proposent que soient renforcées les obligations en matière de représentativité des minorités. S’il n’est pas question de quotas, les efforts fournis par France Télévisions seront évalués par des rapports annuels. L’idée, séduisante et dans l’air du temps, a toutes les chances d’être retenue.


 


Publié dans Our fucking planet

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I
Coucou frère adoré,bien vu encore une foi!<br /> Bon tu viens voir mon éxpo?<br /> Te kis fort, fort.....
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S
Merci Duke pour ton article, ça me met en colère, je suis désolée les pubs font travailler beaucoup de monde ( les créateurs, les distributeurs, etc. ) et nous... parfois on se laisse prendre au piège : c'était le but . Là forcément on va dépenser pour payer la redevance qui va augmenter grrrrrrrrrr<br /> Bonne journée bisous
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